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Les métiers d'Art : La ferronnerie d'art Joël Orgiazzi

Petit historique du fer forgé

En Europe, la métallurgie du fer apparaît seulement vers -800, elle donnera son nom à une période s'étalant de -800 à -50 : l'Âge de fer. Comme pour le bronze, ce n'est qu'une simple invention technique mais sa maîtrise marque une étape primordiale dans l'histoire et l'évolution des civilisations avec de nombreuses répercussions sur les techniques agricoles et militaires. Plus répandu dans la nature que le cuivre, le fer nécessite pour être réduit une température plus élevée, soit 1 500 degrés. C'est un métal ductile, malléable qui peut être modelé sans avoir à le fondre. Par contre, il subit d'importantes corrosions en contact avec l'eau ou des acides. Ce qui explique qu'il reste très peu de pièces de fer ayant traversé les siècles.
Il est, tout d'abord, réservé à des objets de prestige : les armes (épées, poignards, lances, flèches), ainsi qu'aux bijoux : bracelets et colliers. Plus résistant que le bronze, il va le remplacer progressivement. De plus, les disponibilités en cuivre et en étain étant restreintes, l'Homme n'hésite pas à adopter le fer qui se trouve partout dans la nature. A partir du moment où l'acquisition de ce métal est maîtrisée, la production d'objets en fer va exploser et atteindre son apogée au IIIème siècle avant notre ère.
L'âge du fer est étroitement associé à la civilisation celtique qui s'est progressivement étendue du centre vers l'ouest de l'Europe. Les Celtes, et plus particulièrement les Gaulois, ont inventé des outils agricoles et des techniques qui ont perduré jusqu'au XIXe siècle, depuis la faux jusqu'aux forces pour tondre les moutons, en passant par l'araire renforcé par un soc de fer.
A partir de l'antiquité romaine, le fer sera de plus en plus utilisé pour les objets usuels mais également dans la construction : grilles de défense, clous pour renforcer les portes en bois, herses puis, plus tard, les campaniles des églises du Sud.

Un savoir-faire ancestral devenu "Patrimoine vivant"

Dans un premier temps, il est difficile de différencier les nombreux métiers liés au travail du fer. Il faut attendre la fin du Moyen-Age pour qu'apparaissent officiellement dans les textes citant les corporations le nom des différents métiers en relation avec le fer : ferronniers, forgerons, enclumes. Aujourd'hui, les ferronniers, qui se distinguent du forgeron qui façonnent les outils, ont gagné leur lettre de noblesse et sont devenus de véritables créateurs. Entre leurs mains, tous les éléments d'un portail, d'une lanterne, de meubles prennent forme entre la forge et l'enclume. Leurs gestes sont précis, rapides et puissants. Le bruit du marteau martelant le métal chauffé à blanc rythme leurs journées. La chaleur en été est étouffante.
Un des plus prestigieux "maître" de cette corporation, Joël Orgiazzi, a été sacré meilleur ouvrier de France, s'inscrivant dans la lignée familiale. En effet, son savoir-faire, reconnu comme "patrimoine vivant", et qu'il exporte dans le monde entier, il le doit à son père. C'est lui qui a créé l'atelier de la rue Plessier en 1965 et qui a formé Joël dans ce local discret installé sur la Presqu'île de Lyon, entre les immeubles cossus du quartier d'Ainay. Seule une superbe enseigne en fer forgé nous renseigne sur la destination de cette antre de Vulcain qui résonne des bruits de la création : chaises, tables, consoles, portails ou lanternes sont façonnés à partir de simples barres de fer. Les dessins, grandeur nature, étalés sur la table, servent de gabarit. Ici, Joël dessine et forge sur une enclume vieille de trois siècles pour les décorateurs les plus recherchés des quatre coins du monde. Même s'il s'inscrit dans la grande ferronnerie traditionnelle française du XVIIIème siècle, il crée également des pièces contemporaines, très épurées, pour les Etats-Unis notamment. A son tour, cet homme pressé transmet son savoir en formant de jeunes compagnons à cet art ancestral.
www.atelierorgiazzi.com

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